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Le porte-plume

Lettre aux âmes Rock n'Roll égarées
1 décembre 2015

Les utiles regrets

MYRIAM

Ceux qui ont défié la vie en imposant leur propre mort ne pourront jamais trouver le calme et la sérénité dans leur trépas car les flammes ne peuvent brûler pour l'éternité les âmes qui meurent avec des regrets. Chaque nuit, la même ombre rôde dans ses souvenirs révolus comme un écureuil en cage. Le spectre contemple en vain son passé enseveli par une nature qui a repris ses droits. Au milieu des vastes champs de la campagne Creusoise, au cœur du hameau du grand Clou, aux abords d’une exploitation familiale entourée d’un magnifique verger, la silhouette fantomatique de Myriam est assise sur un muret en pierre devant une maison en ruine qu’elle avait connue jadis, robuste et chaleureuse.  Elle en connaissait toutes les encoignures : des coins d’amour, de tendresse, de colères et de vieilles mélancolies. Elle se souvient de son intérieur décoré avec goût et élégance - L’odeur du propre et du clafoutis à la cerise qui imprégnaient avec légèreté la cuisine – des rires de ses enfants qui jouaient dans le jardin. Souvent, à la nuit tombée, la chaleur du feu de bois enveloppait les corps de son manteau feutré et la délicatesse du crépitement parasitait les volutes de fumée dans l’immense cheminée du salon. Elle pense à ce grenier qui abritait ses amours cachés ; à la couleur de leur corps éclairés par les nombreuses bougies qui se consumaient prudemment au bord des lucarnes. Un vieux matelas trônait au milieu de cette pièce, refuge certain pour habitants microscopiques, spectateurs des désirs sensuels. Elle peut encore sentir l’essence de l'amour en suspension sous les toits des plaisirs charnels - La résistance des peaux lorsqu’elles se frôlent, ses mains  sur ses cuisses, la fureur des langues qui se mêlent dans les interstices, les bouches brillantes et haletantes. Soudain, ses tendres souvenirs s’interrompirent par l’envolée furibonde d’une chauve-souris. Elle attend quelqu’un, mais rien ni personne ne viendra. Dans le flou du crépuscule, elle ne devine que la silhouette d’un regret, et dans cette brunante funeste l’annonce de sa nouvelle mort. Son corps se plie sous le poids de plomb qui appuie sur sa poitrine. Myriam s’étend sur le muret, elle ne sent ni le froid glacé de la pierre ni leurs formes érodées  lui rentrer dans le dos. Ses yeux parcourent le ciel étoilé. Peu à peu, les souvenirs s’effacent. Sa tête pivote, elle se raccroche au peu et au tout, qui n’est plus rien trop longtemps. Son corps se désagrège sous le lierre qui a recouvert le muret. Seul subsiste un amas de poussière. Le silence règne, rien ne bouge, les arbres du verger se dressent comme des oriflammes qui veillent désormais sur les petites choses ici-bas. Le chat de la ferme voisine marche sur les vestiges d’un temps passé en miaulant une aubade mortifère à la lune. Désormais, la mort dans la nuit possède tous les corps et les esprits. La vie et la mort ont ce point commun qui est de ne jamais laisser en paix ceux qui en sont aux repentirs.

CHRISTIAN

A l’aube, la campagne a blanchi. Christian sort de chez lui comme tous les autres jours depuis dix ans pour accomplir le même rituel. Christian apprécie cette campagne. A chaque fois, elle lui apparait comme une vierge bouleversante et fragile au reflet de diamant. Il connait le sens de ses silences et de ses fureurs, ses humeurs parfois glaciales et brumeuses mais aussi cette générosité qui lui dévoile monts et merveilles. Lorsqu’il est dans son cœur, il ne ressent aucune solitude. Christian emprunte le chemin à travers les prairies pour se rendre au hameau du grand Clou à quelque pas de chez lui. L’odeur de l’herbe mouillée lui taquine les narines. Il arpente les sillons terreux et se plie sous les barbelés. Enfin, il s’immobilise devant les ruines d’une maison, celle de son enfance. Cette demeure qui l'avait d'abord protégé son innocence et révélé sa plus grande douleur. Quelque pas derrière lui le muret qui porte la mort. Il s’approche, le caresse et s’y assoit. Ses yeux ne trahissent d’émotions mais la pierre peut encore entendre le cœur d’un enfant qui pleure, une mère disparue trop tôt. Il ferme les yeux et repense à cette nuit où il revoit le corps gisant sur ce mur, sans vie de sa mère meurtri par le plomb d’une carabine. Il avait appelé les secours mais il était déjà trop tard. Orphelin d'un mère brisée par l'amour d'un amant décidemment trop lâche. Myriam avait longtemps attendue sur ce muret le prince charmant qui devait l'enlevé à sa vie devenue trop insipide, mais il s'est perdu en route et ne s’est jamais rendu au rendez-vous. Dans une lettre trouvée près du corps, Myriam parle de ce mari qui l'avait jadis rendue heureuse mais dont les années avaient eu raison de leur amour, de la profonde tendresse qu’elle avait pour ses enfants devenus grands trop vite, de cet amour impossible avec cet amant qui n’avait pas eu le courage de la rejoindre, des honteux regrets qui la rongeaient. Après la crémation, son père et lui avaient abandonné cette maison pour s’installer un peu plus loin du lieu qui portait les stigmates d’une bien malheureuse tragédie. Christian avait tant aimé cette mère. Il avait tellement besoin d’elle qu’il ne se résignait à la voir partir. Christian sait que, l’esprit de Myriam hante les environs car celui-ci n’est pas apaisé, que la poussière qui parsème les pierres usées témoigne de sa résurrection éphémère, que s’il abandonne cette idée il ne lui restera plus rien d’elle, il veut qu'elle existe dans son coeur jusqu'à sa propre mort. Alors, tous les jours, égoïstement, il impose sa présence à Myriam qui attend de l'autre côté, près de la porte des regrets afin qu’elle poursuive son éternelle repentance. Il ôte de ce muret les lianes de lierre, les fougères évanescentes et recueille la poussière d'elle qu’il met dans une urne pour laisser la place immaculée aux éventuelles âmes prisonnières de leurs remords, qui reviennent désespérement les lendemains. Il fût ainsi jusqu'a sa mort. On dit que depuis la poussière n'est plus. Les regrets sont enterrés avec ceux qui n'en ont plus.

RAYMOND

Raymond vient d'assister à l'enterrement de son fils Christian. Agenouillé devant le caveau familial, les larmes brûlent son visage abîmé par le malheur de toutes ses années. D'abord, il avait perdu à jamais sa femme, Myriam qu'il aimait plus que tout au monde et maintenant  son fils unique dans un malheureux accident de la route. Il se souvient de ce garçon trop petit pour goûter aux malheurs des adultes et assez grand pour soutenir ce père devenu vieux si vite. Il avait commis l'irréparrable et il payait son crime. Il se souvient de ce soir d'été, il entamait son dernier jour de moisson. Alors qu'il appréciait la descente du soleil sur les champs de blés moissonnés, il aperçut la lumière chaleureuse de son foyer qui rayonnait. Il se faisait une joie 

 

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14 novembre 2015

Odyssée d'une nuit blanche

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J’imagine les rires et l’insouciance qui envahissent les terrasses des cafés, les salles de concert et de spectacle totalement blindées, les manifestations sportives qui affichent complet, les foules de gens qui marchent dans la rue... J’imagine les joies de se retrouver lors d’une soirée avec des amis, en amoureux, en famille autour d’un verre, d’un bon repas et les mots échangés seraient dissonants sur un fond musical. Se libérer du Métro, boulot, dodo, quoi de plus normal un vendredi soir ! Presque une routine pour la plupart d’entre nous. Mais ce soir-là, je reste à la maison, fatiguée d’une semaine bien chargée, je décide de me prélasser dans mon canapé pour m’enfiler la saison 3 d’une de mes séries préférés.

 Une alerte sur le téléphone sonne le glas, la vie bascule pour des centaines de personnes,. D’aucuns ont échappé à l’horreur de cette tragédie. Remake de peur sur la ville. Je ne veux pas imaginer ces silences armés qui se dévoilent déterminés, fielleux et écrasants - Les déflagrations hasardeuses qui se font entendre - Ce doute dans l'instant qui habite l’espace-temps - La brutalité des résonances qui frappent une ville déjà bruyante et tonnante. Je ne veux pas imaginer les premiers cris d’une foule qui découvre le traquenard dans lequel elle est tombée- La poudre qui atteint les chaires pas encore mûrs des fruits de la nation - Les amoureux qui s’effacent - Les parents protecteurs qui enlacent les enfants qui pleurent. Je ne veux pas imaginer ces bourreaux qui déchargent et rechargent leur haine sur l’innocence de la vie sans trembler – Ceux qui ignorent la peur de l’autre qui s’installe sous les rafales. Je ne veux pas imaginer les corps qui se couchent sous les balles - Les âmes ignorantes et innocentes qui s’envolent - L’instinct de survie qui caracole sur les cadavres à peine froids pour découvrir des voies sans issue.

Je ne veux pas imaginer et pourtant…Les médias annoncent l’inconcevable, l’irréparable. Les bombes qui explosent au stade France, des tirs à la kalachnikov aux abords de restaurants, une prise d’otage au Bataclan.  Rétrospective des évènements vécus en janvier 2015 à Charlie Hebdo. Ce n’est pas fini, ça recommence. Le bilan est lourd. Le sentiment d’impuissance arrive. Le trouble fait place à l’inquiétude. Nos premières pensées vont pour nos proches qui se sont aventurés dans les quartiers populaires de Paris ce soir. Les Réseaux sont saturés. Pas de nouvelles.  L'angoisse et les larmes me montent et coulent à flot. Je transferts la mort des victimes sur la mort possible de mes proches. La panique me gagne. Vive le mail. Je suis soulagée pour mes amis aventuriers et je compatis pour toutes ces familles qui ont perdu un ami, un parent, un fils, une fille…Je m’effondre vers 5 heures du matin. Je suis anesthésiée. Je m’endors sur mon canapé, épuisée par cette nuit sanglante et trop longue.

11 novembre 2015

L'absence

Sentir la présence d'une absence, douceur Cosmique de l' instant. Conscience de l'inconscience. J'interromps un moment l'espace temps, je m'oublie dans cette lumière astrale, volute feutrée des profondeurs. Je me sens incroyablement perchée en apesanteur, évanouie dans le mirage de l’oubli du temps. Je déserte ici et maintenant seule ou accompagnée. Avec elle, sans toi ni moi, j’aime ça à chaque fois. Me réveiller pourquoi? Je veux m'éterniser. dans ce pêle-mêle de pensées.De Belles échappées s'effacent, douce dérive aveugle sur le fil. Léger déséquilibre à pile ou face.Passage du clair à l' obscur, des méandres aux creux de rien. Tic tac de l'horloge soudain, le masque tombe et disparait.
 
 
11 novembre 2015

Deux

De s'ébattre nos corps se sont arrêtés. De se battre notre amour est brisé. Je n'ai plus l'envie de résister et lui ne fait que de se laisser aller. Je fuis...c'est fini. Je ne me souviens plus de la destination ,mais d'un mal d'avion et d'un vieux baluchon. C'était pas le Pérou mais c'est toujours mieux que de le voir assis comme un petit vieux. Plus tard, essoufflée sur un sommet enneigé avec mes souliers sans lacets.Je me baigne dans un de ces lacs salés. Je vois son ombre qui vient me harceler. Qu'est ce que c'est que ce cirque! J'erre comme une cloche dans les rues, abreuver de chicha de cochabamba. Je comate dans une tente Quechua en attendant le Pacha-mana.Je voudrais retrouver mon paradis perdu mais il est définitivement... perdu. Sur mon trajet, j'ai rencontré quelques amis :des drôles, des gentils et des pas finis. C'est pas méchant mais je crois qu'ils m'ennuient. Je n'ai plus rien à faire ici. Au fond ma vie d'avant n'étais pas si mal.Etre tous les deux dans la vie ce n'étais pas si banal.

11 novembre 2015

Les corbeaux

Je m'éloigne de ces corbeaux amers qui m'empêchent d’approcher mes chimères. Je les vois et je les entends. Ils tournoient sur les courbes de mes écritures. Je maudis ces oiseaux de mauvais augure qui se fourvoient dans des mots caustiques impurs. Ils ne ratent jamais l'occasion d'écorcher les rameaux de ma passion. C'est vrai ça me fout en l’air et ça me dévore. Mais je vomis l'amertume de mes syntaxes sur ces chacals. Alors je m'exile, les choses passent. Je camoufle mes peurs derrière l'indifférence  et j'envoie balader toute cette arrogance. Les nuits sont parfois longues mais j'arrive toujours à m'endormir comme un ange. La seule chose qui compte c'est ce que je ressens. Ils détestent, ce n'est pas mon problème c'est le leur. J’ai vu censeurs et bien penseurs qui se font les geôliers d’une pensée réservée me descendre de critiques assassines à coup de kalash sanguine. Qu'il continue, j'adore cela. Ca m'exite. Ca me renforce dans l'idée de continuer à écrire de la fiente littéraire. Je scellerai, si je veux! les ondes des rumeurs dans un vers, un sonnet bancal à quinze pieds et demi de la terre et je les leur soufflerai dans le cul.  J'urine sur l'autel des célébrités, sur ces grands cons, ces imposteurs. Au diable ces bourgeois étriquées, je sais que rien ne demeure dans cet univers superficiel. Ils ne sont rien. Désormais je reste loin des artifices, je suis comme l'oiseau fier et moqueur. Je marche sans rancoeur sur mon fil conducteur. Et j'emmerde la peur et le mot académique.

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21 octobre 2015

Une porte

Dans notre esprit, certains souvenirs ont peur de la lumière. Ils errent dans nos aires cérébrales et sont comme des ombres mortifères derrière des portes scellées et évanescentes. Des portes que l’on s’empêche d’ouvrir pour ne pas souffrir davantage. Notre inconscient fait en sorte que les souvenirs traumatisants ne puissent pas être récupérés consciemment.

Je traversais une grave dépression. Un matin, la police m’interpela dans une rue, j’étais pieds nus et vêtue d’un pyjama. Je ne savais plus qui j’étais, ni où j’habitais, ni ce que je faisais là. On m’interna dans un hôpital parisien. Je souffrais d’amnésie psychogène dû à un choc émotif. Plusieurs journaux firent un appel à témoin. C’est une amie qui me reconnut. Peu à peu, je retrouvais mon identité. Des chocs, dans ma vie j’en avais eu plus d’un. Je ne pouvais pas me permettre qu’un incident pareil se reproduise. Alors, je me rendis chez un thérapeute de l’hypnose, dans un immeuble cossu de la rue du Faubourg Saint Honoré.

Je me souviens des premiers rendez-vous. Je me tenais prostrée face à la grandeur majestueuse d’une porte cochère en chêne robuste et lourde. Le haut était cintré parfaitement sculpté de motifs ornementaux. La partie gauche habillée de moulures était figée. L’accès se faisait par le vantail droit sur lequel un énorme anneau doré s’offrait comme une oreille à tous les passants. La porte s’entrouvrît, une lumière jaillit. Je fus submergée par l’angoisse. Je ne pus entrer. Les lendemains ressemblaient aux veilles, je n’arrivais pas à franchir cette porte. Cette épreuve dura un mois.

Un mardi, ma meilleure amie m’accompagna. Ce fut le jour de ma libération. Devant la porte, mon amie me prit la main et l’angoisse s’évapora. Nous passâmes la porte et pénétrâmes dans un vaste corridor. Accueillies par un somptueux lustre en cristal de bohême, criblés de pendeloques, scintillant de mille feux, nous admirâmes le haut plafond aux volutes délicatement sculptées dans les corniches. Les murs étaient couverts de miroirs. Un tapis rouge cardinal, impeccable, orné de losanges jaunes cheminait sur le sol en marbre blanc, jusqu’à un vieil ascenseur aux portes en fer forgé. Nous empruntâmes l’escalier de marbre, à gauche de l’ascenseur, pour nous rendre au premier étage. Le médecin nous accueillit et m’emmena dans une pièce à la décoration minimaliste. Un vieux parquet ciré faisait ressortir le blanc immaculé des murs. Le cadre d’une cheminée offrait un formidable support pour un trumeau blanc. La lumière était tamisée. Au centre de la pièce, je m’allongeai sur le divan noir au côté d’un siège blanc confortable. Je fermai les yeux sur cette dernière vision. Une voix douce et monocorde me demanda de fixer mon attention. Je ne m’appartenais plus. J’étais au-delà de la conscience.

Je poussai une porte bleue ardoise envahie d’inscriptions à la craie. Une petite fille dessinait sur la table de la cuisine, c’était moi. Dans la lumière éblouissante du soleil couchant, une silhouette de femme me tournait le dos, ma mère. On pouvait deviner un sourire sur ce visage. J’entendais sa voix douce et lente. Soudain, son corps se figea pour s’effondrer sur le carrelage de la cuisine. Je me vis sanglotant et implorant ma mère de se réveiller.

Plus d’images. Je repris conscience. Mon cœur battait la chamade. J’avais enterré les circonstances de la mort de ma mère survenue d’un AVC, il y a tant d’années. Ainsi ce souvenir pu entrer dans la lumière. La mémoire retrouvée, j’étais enfin guérie.

7 août 2014

Miossec : "paix en ton âme"

"Poète du bout du monde, tu n’es pas de la race des matelots attirés par les sirènes. Toutefois pas celles qui  sonnent  le branle-bas de combat. Malgré tout, le goût du loin hante ton esprit embué par le rêve d’être sur la place publique. Etre "quelqu'un", passé de l'ombre de la modestie à la lumière artificielle. Enfant de l’Iroise, la musique est ton violon d’Ingres. Il t’empêche d’ailleurs de cancaner dans les canards du coin. Décidé à affronter les embruns et les remous du monde de la musique, tu ne te décourageras jamais.

A Brest, à la fin d’une nuit d’ivresse, dépourvu de tout. Tu  jettes ta dernière « bouteille à la mer » du pont de Recouvrance. Elle conduit ton destin vers de nouveaux horizons et transforme tes rêves. Désormais, à la une du journal de Brest, le « Printemps noir » laisse la place à un été plein d’espoir. Ce jour, sous le Tonnerre de Brest, tu as fui vers les trompettes de la renommée. Elles ont sonné le glas de ta vie monotone et ténébreuse.

Pour toi commence un nouveau combat, celui de ta réputation. Tu tournes en rond dans le bocal pailleté des célèbres déshérités affectifs, en t’accrochant à toutes les berges parfois mêmes les plus effritées. Ton âme rebelle refuse de participer au canular des victoires, trophées des prédisposés à une « mort publique ». Rester le maître de ton destin sonne pour toi comme un refrain. Tes chansons sont des petits instants de la vie quotidienne enrobés de mélopées mélancoliques et bouleversantes. Elles sont les complaintes de la vie de tous les anonymes de ce monde. Comme une douche intime, tu pénètres les pores de toutes les petites âmes.

Certains d’entre nous peuvent te reprocher tes concerts ratés ou alcoolisés, tes textes un peu « crus » et souvent « directs », tes musiques sophistiquées ou insipides. Qu’ils le veuillent ou non, tu restes l’interprète des émotions tortueuses et angoissées du petit peuple. Tes mots se ressèment dans nos pensées et font germer des espoirs partagés.

 Après avoir été glorieusement accueilli au pays du surréalisme par une étreinte éphémère, ton cœur se retourne à nouveau vers l’Ouest. Ce Finistère, cette contrée qui inspire tant ton côté sombre et désenchanté.  Tu reviendras là où le soleil se couche pour te relever avec éclats. Eclairés par tes mots, les cieux bretons brillent à nouveau d’ardeur. De nos regards envoûtés par les océans, nos âmes se mêlent, se mélangent, se partagent sans jamais se toucher. En y plongeant, on aperçoit nos idées les plus noires et lorsque l’on émerge nous renaissons de tes douces chansons qui riment avec un espoir. Tout simplement.

 Que de chemins parcourus !  Ton dernier album est une pure merveille, un bel hommage à tous ceux qui ont peur de crever. Tes textes sont un complot contre ce passage dans l’au-delà tant redouté. Tu conjures le sort de ne plus exister en l’affrontant. Désormais, ce moment est maintenant empreint d’une douce sérénité. Sois tranquille ! Va en paix. La vie est clémente pour les hommes au grand cœur qui parle de ceux qui l’aiment ici-bas, ici même ».

MB

29 juillet 2014

Mon endroit

Au lever du soleil, sur la prairie, le rideau de brume se lève et disparait. Je marche sur le chemin de sable, parsemé de trésors redoutables. Je regarde les courbes assurées de ce paysage non dénaturé. Paré de rosée, je savoure la primeur de la lumière de diamant. La force naturelle des couleurs me met dans tous mes états.La nature s’offre à moi comme une pucelle sans émoi.Elle me dévoile monts et merveilles,Ce n’est plus une promesse.Elle m’offre ses couleurs émeraude et ses nuances vermeilles.Elle me laisse découvrir en son sein et délibérément, ses toisons buissonnantes,ses odeurs de grande insolente et sa cascade d’eau ruisselante. Parmi les bordures fleuries, je pénètre sans faiblesse avec beaucoup de délicatesse. On s’appartient. jNous ne formons plus qu’un.Dans un tendre élan, je la caresse d’un regard attendrissant. La nature s'offre nue,Elle n’est plus une inconnue.Une douceur pénétrant ravie mon esprit qui serpente au fil d’un petit ruisseau où nagent canards et poules d’eau.C’est mon endroit.Libre de droit.

29 juillet 2014

Les lendemains alcoolisés

Horrible sentiment de culpabilité qui surgit après les lendemains alcoolisés.L'esprit ressenttoute l’apesanteur d’une soirée arrosée avec une ardeur à faire gerberLes mots innocents et incontrôlés se sont échappés sans retenue.Le corps un peu tango est courbaturé par le rythme soutenu d'une danse sur un bateau ivre de whisky. Chaque mouvement, chaque mot sorti est une douleur à digérer pour les lendemains.L’addition est lourde de sensations.Une certaine honte se montre sans façon,intransigeante et sans indulgence.Peu importe, il est temps de se montrer, renouer avec le contact de la société.Il nous faut maintenant assumer l’image de cet individu dépravé pour une soirée.Sortons le grand jeu des remords où la tête haute malgré tout tu t’en sors.

 M.B

29 juillet 2014

La jalousie

Elle avance à pas de velours sur les braises ardentes comme un spectre cheminant à l’orée des tempêtes latentes. Elle nous lacére de souffrances dans nos plus frêles entrailles.Dans un moment lucide la proie tente de s’éclipser d’un monde profondément écorché mais sans failles. Au rythme d’une cadence infernale, les âmes s’embourbent dans de sombres mélos où chaque scène n’est pas moins banale. Les douleurs s’enchevêtrent sans pudeur creusant dans les sillons de la rancœur.Le corps est envoûté, enrôlé dans une spirale. Elle s'avance féline, prédatrice avisée, elle gobe sa proie dans les couloirs obscurs du mal. La victime après un combat infernal devient animal.En vain elle ne répond plus de rien.Sur le tapis rouge de la colère, elle arbore un bienvenu en enfer, sous un ciel écorché par les éclairs.

 M.B.A

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